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Apple accumule les petits et les gros pépins

Sale temps pour la firme à la pomme, qui voit son cours de bourse chuter et les problèmes techniques se multiplier…

Que se passe-t-il en ce moment chez Apple ? Après ses deux grandes conférences-spectacles de rentrée pour présenter ses nouveaux produits (iPhone, Apple Watch Serie 4, iPad Pro, MacBook Air, Mac mini) et l'arrivée de mises à jour de ses systèmes d'exploitation (macOS X Mojave et iOS 12, largement couvertes par tous les médias (Web, presse, radios, chaînes TV, réseaux sociaux…), la fin de l'année aurait du ressembler à un conte de fée. Mais c'est plutôt le contraire qui est en train de se produire.

D'abord, la firme de Cupertino doit faire face à plusieurs petits soucis techniques. Entre les acheteurs de la nouvelle Apple Watch qui ont vu leur belle montre connectée se bloquer à la première mise à jour de WatchOS, les utilisateurs de comptes Apple qui ne peuvent plus se connecter, le stylet de l'iPad Pro incompatible avec les autres tablettes, la puce T2 qui impose de passer par des réparateurs agréés pour intervenir sur les Mac de dernière génération, les écrans défaillants de certains iPhone X, les soucis de 4G, de Bluetooth et de son sur les iPhone XS, une faille de sécurité dans iOS 12.1, ou encore les dysfonctionnements de la mémoire observés sur des MacBook Pro, c'est une longue liste de problèmes qu'Apple a du traiter en urgence ces dernières semaines. Curieux pour une marque qui a bâti son image sur la qualité de finition des ses produits. Sans parler de l'opération d'Attac, l'association altermondialiste, venue redécorer le futur Apple Store qui doit ouvrir le 18 novembre sur les Champs-Elysées, en placardant des affiches pour réclamer que la société paye davantage d'impôts en France…

Ensuite, la firme doit faire face à une relative déception dans l'accueil de ses nouveaux produits. Ainsi, si tous les experts de la presse spécialisée s'accordent à trouver les nouveaux MacBook Air et iPad Pro formidables sur le plan technologique, beaucoup critiquent ouvertement leurs tarifs, jugés trop élevés. La grogne est d'ailleurs générale, car le prix des iPhone XS fait aussi grincer des dents, y compris chez les adeptes de longue date de la marque.

L'ennui, et le plus grave, en fait, c'est que cette déception semble déjà se traduire sur les ventes, visiblement inférieures aux prévisions. On se demandait pourquoi Apple ne voulait plus communiquer le volume – le nombre d'exemplaires – de produits vendus : on commence à avoir la réponse. Certes, avec des tarifs élevés et des marges substantielles, la forme à a pomme n'a pas besoin de vendre autant que Samsung ou Huawei pour gagner beaucoup.

A condition que ses produits plaisent et se vendent. Or, plusieurs sous-traitants d'Apple, qui fabriquent des éléments entrant dans la composition des iPhone, ont fait part de prévisions à la baisse pour leur résultats, en raison de commandes réduites de la part d'un "gros client" –Lumentum, fournisseur pour la technologie Face ID, Japan Display Inc, fabricant d'écrans d'iPhone, mais aussi IQE et Qorvo. En croisant ces alertes et le nom des clients, les analystes n'ont pas tardé à désigner Apple comme étant le fameux "gros client", d'autant que l'entreprise a avoué que la demande de nouveaux iPhone, notamment de XR, étaient inférieure aux attentes.

Dès le lundi 12 novembre, la sanction est tombée à la bourse, et l'action d'Apple a chuté de 5 % en l'espace d'une seule journée, pour atteindre son niveau le plus bas en trois mois. Un mouvement qui s'est confirmé mardi, et qui a entraîné une perte de valorisation boursière de près de 200 milliards de dollars. Certes, Apple est encore assis sur un joli trésor de guerre qui lui assure de confortables liquidités, et il n'a pas à s'inquiéter pour son avenir. Mais cette mauvaise passe devrait servir d'avertissement et il serait peut-être temps que ses dirigeants s'interrogent enfin sur leur politique tarifaire qui semble montrer ses limites…

Photo : © Apple