Face aux contenus pédopornographiques, Facebook dénonce… des journalistes

Sur le papier, la politique de censure de Facebook est claire et conforme à la loi: aucun contenu à caractère sexuel mettant en scène des mineurs n’est toléré. Dans les faits,

les modérateurs du réseau social font des choix parfois inexplicables. L’an dernier, une équipe de la BBC révélait l’existence de nombreux groupes fermés hébergeant des contenus à caractère pédophile. Même signalés, une minorité d’entre eux avaient été supprimés.

18 contenus supprimés sur 100

Depuis, les équipes du site américain ont promis d’améliorer leur système de surveillance. Mais la promesse ne semble pas avoir été tenue. La BBC a de nouveau enquêté et découvert des groupes de discussion hébergeant des images à caractère pédophile. Toujours à l’aide des outils de signalement, le média britannique a soumis 100 photos à Facebook, qui n’en a retiré que 18.

Parmi les contenus ayant alerté les journalistes, certains exposaient des mineurs de moins de 16 ans dans des poses suggestives. Dans les groupes privés étaient publiés des images volées d’enfants ou des extraits de vidéos pédopornographiques. Autant d’éléments qui vont à l’encontre des standards de la communauté – et de la loi, mais que Facebook n’a pas jugé pertinent de supprimer. L’équipe de la BBC a également découvert la présence de cinq membres déjà condamnés pour pédophilie – ce que le site interdit en théorie. Les cinq profils ont été signalés, là aussi sans conséquence.

Les journalistes dénoncés à la police

Face à ces accusations, Facebook a d’abord accepté de répondre à une interview des journalistes anglais. Simon Milner, directeur de la politique du site, a posé comme unique condition l’envoi des contenus signalés par la BBC. Mais une fois les photos transmises par le média anglais, Facebook a préféré annuler la rencontre… et dénoncer les journalistes à la police.

Après cette décision, Facebook a expliqué avoir suivi ses procédures habituelles concernant le transfert d’images pédopornographiques, oubliant au passage que la demande venait de ses propres équipes. Le réseau social semble cependant avoir reconnu ses erreurs puisque l’intégralité des contenus signalés par la BBC ont depuis été supprimés. Mais il lui reste beaucoup de travail : après quelques vérifications, nous avons pu constater la présence de groupes aux noms évocateurs sur le site.

BFMTV.com –

Cette affaire fait suite à un long message publié par Mark Zuckerberg le 16 février dernier. Le fondateur de Facebook admettait avoir commis des erreurs en censurant des contenus qui n’avaient pas à l’être et en maintenant des contenus qui devaient être censurés. Il n’aura pas fallu longtemps à son entreprise pour en commettre de nouvelles.